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« A l’autre bout de la mer », ou l’invasion de cadavres !

Titre : A l’autre bout de la mer
Auteur : Giulio Cavalli
Editions : 10/18
Date de parution : 6 janvier 2022
Genre : Roman

Nous sommes ravis de pouvoir vous conseiller ce livre tellement étonnant ! A l’autre bout de la mer est un véritable ovni littéraire, tant pour la forme que pour le sujet.

Commençons par ce dernier : l’histoire se passe dans la petite ville côtière de DF. De bon matin, un pêcheur retrouve le cadavre d’un homme jeune à la peau sombre flottant dans l’eau. Avant que l’on ait pu l’identifier ou commencer une enquête, un second corps est découvert. Et tout à coup, dans ce village paisible, les choses dégénèrent : un amas d’une centaine de morts arrive de la mer. Fait étonnant, ce ne sont que des hommes du même âge, de la même carnation et du même gabarit. Les spéculations vont bon train : résidus d’expériences génétiques ratées, esclaves ou encore aliens !

Tandis que les autorités de la ville s’interrogent pour trouver le fin mot de l’histoire afin d’apaiser tant les anxieux que les hystériques, la première vague s’abat sur DF. On ne parle pas de covid ici mais bien de 25 000 corps qui sont à dénombrer dans ce reflux maritime. Un tsunami de cadavres qui encombrent les jardins, de poids morts qui défoncent tout ce qui se trouve sur leur chemin et de globes oculaires qui s’agglutinent de façon écœurante contre les baies vitrées. Bref, les dégâts en tous genres sont gigantesques. Face à ce phénomène aussi incroyable que répétitif, les autorités de DF sont contraintes de trouver une solution des plus étranges…

On ne vous en dira pas plus, ce serait déflorer l’idée géniale de l’auteur. Imaginez un peu une vague de cadavres déferlant sur les plages du Zoute à l’heure du Gin-to. Que ferait le gouvernement ? A l’autre bout de la mer est le premier roman de Giulio Cavalli traduit en français, espérons qu’il y en ait d’autres ! Des sujets originaux qui dépotent et qui portent à la réflexion sont devenus trop rares.

Quant à la forme stupéfiante susmentionnée, l’écriture correspond au phénomène : de grandes vagues ininterrompues de phrases. Si cela semble rebutant en début de lecture, on est rapidement happé par le récit brut et non édulcoré qui nous emporte dans son tourbillon infernal de mots sillonnant à travers les macchabées et l’eau salée. L’auteur a choisi de décrire l’histoire vue par différents personnages, allant notamment des simples citoyens en passant par le maire ou encore le médecin. Interpellant de voir jusqu’où les Hommes peuvent raisonner avant de mettre leurs limites…

Cette fable cynique d’un peu plus de 200 pages est assurément à mettre en toutes les mains !

(fonte)